Qui n’a pas séché la cantine pour se payer avec son argent de poche une galette de sarrasin jambon-fromage, ou une crêpe banane-Nutella chez “les Garnier” ? QG des élèves Marie Curie SCEAUX, ce fut le repère des années lycée pour nombre d’entre nous, d’autres préféraient aller au café des parents d’une célèbre actrice qui faisait ses débuts dans le film – La Boum.
Cette crêperie tenue par Madame Garnier d’origine Bretonne mais surtout scéenne depuis des générations, nous accueillait courtoisement avec sa chevelure argentée, toujours aimable mais un peu directive, elle menait son restaurant avec brio. La crêperie ouvrait à 11h30 précises, pratique juste à la fin des cours du matin ! Elle arrivait vers 12h de son appartement de l’autre côté de la rue, vêtue de sa blouse à fleurs.
On aimait se retrouver dans cet endroit un peu rustique situé dans le centre et pour le moins familial, car ses fils venaient l’aider de temps à autres, Christian, Jean-Louis. Un peu comme une seconde cantine, on en connaissait les propriétaires. A cette époque, on ne se rendait pas compte que le bâtiment abritant notre QG datait du XVIIe.
Il faisait toujours bien chaud, sauf dans la salle du fond qui n’était pas très bien isolée ! On se régalait des galettes de sarrasin faites devant nous, nos madeleines de Proust à nous élèves de Marie-Curie. On accompagnait parfois notre gourmandise d’une bolée de cidre servie dans les tasses en grès.
On aimait cet endroit, QG des élèves Marie Curie SCEAUX, loin des regards des piétons et éventuellement de nos parents qui passaient dans le centre de Sceaux.
On y croisait aussi des professeurs, certains jours NOS professeurs, qui délaissaient la cantine et peut-être souhaitaient un lieu calme sans les élèves ! Nous, Arnaud, Thomas, Gilles, Antoine, Isabelle, Florence, Valérie et les autres, on ne refusait jamais, lorsque l’un d’entre nous proposait de déjeuner à LA crêperie ! Elle ne portait pas de nom, mais en avait-elle besoin, elle était la seule et unique… pour nous !
Savoir-faire de mère en fils, son fils, Christian, a repris le flambeau, puis a pris sa retraite. Étonnamment, j’y suis retournée un jour, sans savoir que c’ était le dernier jour avant fermeture, rien n’avait vraiment changé et… qui se trouvait dans la salle dégustant avec son petit-fils une galette de sarrasin ? Le professeur d’anglais que j’avais eu à Marie-Curie en 5ème !
J’aimerais beaucoup que vous me disiez en commentaire si vos souvenirs sur cet endroit sont aussi vivaces que le mien.